We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

LP "Un été caniculaire"

by Monsieur Roux

/
1.
E C'est le cowboy bling-bling aux allures de gangster Bimbo, merco et main sur le revolver Et si la pouliche a remplacé l'étalon A B Le cowboy veut montrer qu'il en a bien dans le pantalon E Petite frappe de banlieue cossue Lunettes américaines et balai dans le cul Le cowboy bling-bling voudrait jouer les grands A B Mais ses talonnettes ne trompent pas un enfant de dix ans G A E Et tous les pires des pires des pires des desperados G A E De ceux qui vendraient leur mère pour moins d'un euro G A Ont rejoint le cowboy bling-bling et sa clique C B Pour le grand hold-up de la république Surgie d'on ne sait où, sans qu'on l'ai sonnée Tel un Vercingétorix aux dents limées Calamity Jane apparaît au loin, royale, Pleine de bravitude mais aussi con que son cheval Se verrait bien jouer les Robin des Bois Faire la nique aux cowboys aux abois Mais le temps que lui vienne le début d'une idée Le cowboy bling-bling aura déjà tout raflé Car dans les westerns modernes comme dans la vie Celui qui gagne à la fin n'est pas toujours le gentil Et le cowboy bling-bling en bon fermier de L'Ohio Sait que le peuple se gère comme un troupeau de veaux Enfermés dans leurs réserves, les indiens Se saoulent la gueule au mauvais vin Cherchent en vain à remettre la main sur le grand-père Le dernier a avoir enterré la hache de guerre Mais vas-y déterre grand-père ! Il y a des coups de tomahawks dans la gueule qui se perdent Je préfère mourir avec le poing en l'air Que de vivre le nez dans cette merde Chez tous les Comanches des réserves de Saint-Denis Comme les Apaches des hautes plaines du Berry On entend monter le vent de la colère Contre le cowboy bling-bling aux allures de gangster Fais gaffe à tes fesses cowboy bling-bling ! Fais gaffe à tes fesses cowboy !
2.
Parfois quand tu n'es pas content Tu grognes et tu montres les dents Tu baves, tu parles en aboyant Tu voudrais être impressionnant Parfois juste pour te la péter Tu te fais les poils hérissés Tu t'essaies à des regards méchants C’est sûr, c'est toi le dominant Parfois quand tu te prends pour un chien Et que tu t'énerves pour un rien Il ne faudra pas pigner si on finit par te cogner Parfois quand passe une femelle Petit chien-chien amoureux d'elle Tu renifles, tu roules des mécaniques C'est ta façon d'être romantique Mais à trop faire le mâle en rut Et à les prendre pour des putes Tu vas encore te finir à la main Ou sur la jambe de ton copain Mais quand tu te prends pour un chien Et que tu t'excites pour un rien Il ne faudra pas pleurer Si on finit par te castrer Parfois quand passe un étranger Petit chien-chien bien dressé Tu hurles au loup, à l'immigré T'as peur qu'on te pique ta pâtée Branle-bas de combat La meute aux abois Pisse aux quatre coins De ton petit chez toi Marque à l'urine ton territoire Imbécile heureux d'être né quelque part Parfois quand tu te prends pour un chien Et que tu t’énerves pour un rien Il ne faudra pas pigner Si on finit par te piquer Mais si tu es un beau bon chien-chien Je te retournerai sur le dos Caresser le ventre avec la main En te disant que tu es beau Petit chien-chien à sa maîtresse Petit roquet de la pire espèce Sûr que le jour où tu pourras Te sucer tout seul ça te détendra.
3.
Je veux un été caniculaire Des concours de t-shirts mouillés Des tartines de crème solaire Sur mon joli teint halé Je veux du soleil dans mon été Un nez rouge, des cloques sur le dos Profiter d´ mes congés payés Pour choper le cancer de la peau Pour le réchauffement climatique J´ fais des tours de périphérique Aux heures de pointe en plein été Je reste en première pour mieux polluer Moteur qui chauffe, climatisation Pour plus de précaution On n´est jamais trop sûr Quand il faut aider la nature Je veux un été caniculaire Des crises de palu à Berck Plage Des hécatombes de centenaires Et ma part de l´héritage J´ veux du soleil à en crever À en sécher sous les toits Baisser les prix d´ l´immobilier C´est pas si compliqué, tu vois Mais quand on est capitaliste On a le sens du sacrifice On peut bien buter mémé Si c´est pour sauver le marché Une balle dans la tête, c´est vulgaire On n´est pas non plus des gangsters Une canicule, c´est bien plus classe Ça fera plaisir aux marchands de glaces Je veux un été caniculaire De la sueur en veux-tu, en voilà Pleurer sur la tombe de grand-mère En tongs et bermuda J´ veux du soleil à la pelle Et tout le magot à mémé C´est vrai qu´ la misère est plus belle Dès qu´on s´ met à suer des pieds Mais quand on est un gagnant On prend les choses du bon côté Vaut mieux mourir bien vivant Que d´ vivre à moitié décédé Chère grand-mère, soyons honnêtes Tu devenais acariâtre Tu déraillais, perdais la tête Parait même que tu votais à droite!
4.
J'en ai fait bien des rêves D'absolu, de liberté Oui, mais au « marche ou crève » Moi, j'ai choisi de marcher Au pas de préférence En rang dans le troupeau Tous à la même cadence On piétine nos idéaux On m'a tellement raconté Qu'on fait pas ce qu'on veut Que j'ai fini par intégrer Le contentement de peu Je mangerai ce qu'on me donnera En disant c'est comme ça Et je regarderai de haut Tous mes anciens idéaux Et tous mes rêves inutiles Et je voterai utile Et d'avoir le poing levé A hurler des slogans Au bout du compte rien n'a changé On rentre dans le rang Pour le confort bourgeois D'un bel appartement La sécurité de l'emploi Et le bonheur des enfants A quoi sert de s'enrager Quand on a pour réconfort 5 semaines de congés payés Avec la vue sur le port Assis face à la mer Le cul sur mes regrets Ce soir je lève un verre A ce que je n'ai pas osé A tous mes rêves inutiles Et au vote utile Enfermé à double tour Dans ma résidence protégée Du monde qui m'entoure De la vie et ses dangers Et si j'ai tué depuis longtemps Les monstres sous mon lit La peur est trop souvent Bien plus qu'une vieille amie Et quand je marche le soir Il m'arrive maintenant De changer de trottoir Face à un jeune en survêtement Ca fait rire mes enfants Qui sont pleins d'idéaux Mais qui devenus grands Je l'espère regarderont de haut Ma pauvre vie inutile Et le vote utile.
5.
Marie-Chantal Ô mon bel amour Je ne te voulais pas de mal Je t´aimerai toujours Mais tu es partie Pour un long voyage, comme mamie Et je sais qu´ tu reviendras pas Je connais les filles comme toi Et je reste seul avec moi Dans ce tout petit studio Il reste pas grand chose de toi Que des morceaux dans le frigo Ton cœur qui bat plus pour moi Mais aussi ton foie et tes reins "On mange pas assez d´abats" M´avait dit le médecin Moi, je savais bien À ta façon de m´éviter Que tu m´aimais bien Mais que t´osais pas me l´avouer Marie-Chantal, petite cochonne Tu cachais bien ton jeu J´aime pas les filles polissonnes J´ préfère quand elles résistent un peu Et on peut dire qu´à ce niveau-là Tu as bien résisté Il a fallu reprendre plusieurs fois Avant que t´arrêtes de bouger Mais la hache, ça prend du temps Ça donne des ampoules aux mains Et la tronçonneuse, c´est gênant Et ça dérange les voisins Et les voisins Justement, ce sont tes parents Moi qui ai toujours pris soin D´être bien avec mes beaux-parents Je dois t´avouer Marie-Chantal Que depuis que tu es partie J´ les trouve pas dans leur état normal Je crois qu´ils se font du souci Pas tant que moi, ma chérie De pas te sentir dans mes bras J´en dors pas la nuit Je ne pense qu´à ça Mais l´odeur de ta peau Je la retrouverai bientôt Dès qu´elle aura fini d´ sécher J´en ferai des taies d´oreillers Marie-Chantal, Marie Salope J´ai des bouts de toi plein les dents Aussi sèche qu´une escalope Qu´on aurait fait cuire trop longtemps J´ai des aigreurs d´estomac Tout s´est fini si rapidement En amour, à chaque fois Je ne sais pas prendre mon temps Heureusement, il m´ reste ta sœur Qui attend, bien installée, En morceaux dans l´ congélateur Avec du persil plein le nez Et je sais maintenant Que les humains sont des biftecks Qu´il faut saisir violemment Si on veut qu´ils soient digestes
6.
Mon grand-père me dit souvent Que c´était bien mieux avant Quand les bonnes femmes marchaient au pas Que les gamins se rebellaient pas Tu pouvais bien cogner bobonne Sans que ça dérange personne Aujourd´hui tu lèves le petit doigt Elle file direct au commissariat Allez, raconte-moi mon vieux Tes histoires du temps qu´était mieux Du temps où même les voleurs Avaient le sens des valeurs C´est vrai que tes petits trafics Pendant la dernière guerre C´était quand même plus chic Que de chourer les scooters Mais moi, les vieux radoteurs Ça finit par me saouler Alors vivement Alzheimer Tu nous feras moins chier, pépé Mon père, lui, est ouvert d´esprit Faut dire qu´il a fait 68 Mais il dit quand même souvent Que c´était bien mieux avant Quand les jeunes voulaient changer Le monde, la société Aujourd´hui, ils ne pensent qu´au pognon À vingt ans, ce sont des vieux cons Allez parle-moi d´ révolution L´ cul posé dans ton salon Et fais mine de t´étonner Que je sois désabusé C´est vrai qu´ les vieux de 68 Ça devrait me faire rêver Mais Glucksmann ou Cohn-Bendit Serait peut-être temps de les changer Excuse-moi papa Surtout te vexe pas Mais si je suis un con C´est peut-être ton éducation Mon grand frère est socialiste C´est son côté humaniste Mais il dit quand même souvent Que c´était bien mieux avant Quand les jeunes pouvaient espérer Trouver un travail, s´installer Aujourd´hui l´avenir est bouché Y a même plus de quoi se loger Allez frérot, fais-moi pleurer Sur les prix de l´immobilier C´est si dur d´être propriétaire Même quand on est fonctionnaire Mais avec ton boulot à vie Ta rombière, ton pavillon Dans moins d´ dix ans, j´ te parie Qu´ tu nous feras une bonne dépression Excuse mon désespoir Mais quand je vois ta vie J´ai du mal à croire Que le travail épanouit Même mon p´tit frère qu´a quinze ans Mais c´est de son âge d´être un gland Nous dit aussi quand même souvent Que c´était bien mieux avant Mais son avant, moi, j´y étais Et je sais que c´est pas vrai Le meilleur reste à venir Ça pourra pas être pire
7.
Dans la lune 02:43
Moi, je vis peinard Dans ma lune à l'écart De ce monde qui fout le camp Qui joue à la guerre Comme d'autres jouent au poker Et qui perd tout le temps ? Pas les trouffions au chaud Dans leurs beaux chars Dassault Qui regardent couler le sang Ca fait des ruisseaux De haine pour les marmots Qui deviendront des torrents Dans ma lune à l"écart Quand revient le soir Je m'ennuie de temps en temps Le monde est si beau QUand on le voit d'en haut Même si on ne sait pas vraiment Si les lumières qui brillent Sont celles d'une ville Ou d'un bombardement Ca fait des feux d'artifices Comme des rêves qui finissent Là, dans le firmament Dans ma lune à l'écart Quand il se fait tard Je m'endors en rêvant Que là bas sur la terre Il n'y a plus la guerre Et que demain en me lèvant Plus de chars d'assaut Ni de généraux Et tous ces buveurs de sang Auront pris avec eux Leur patrie et leur bon dieu Et auront foutu le camp
8.
Il est sorti Monsieur Berger De sa boucherie un peu plus tôt Les clients de fin de journée Ne verront que ses rideaux Contre son cœur bien emballée Une bavette d'aloyau Mais peu importe le paquet Ce qui compte, c'est le cadeau Refrain : Ta fleur bleue carnivore Fait peur aux demoiselles Le rouge du tablier Sur le blanc des dentelles Elles t'envoient sur les roses Te parlent de myosotis Tu n'emballes pas autre chose que de la chair à saucisse Dans les boulevards industriels Tu promènes tes gigots Qui finiront à la poubelle Et tu relèveras le rideau Sur une journée toujours la même Où on te verra à ton étal Arrachant les plumes des poulets Comme on arrache des pétales (Refrain) Les cœurs que tu découpes au hachoir à main Ne saigneront jamais autant que le tien.
9.
Allez sors de ta boite à malheurs En ouverture du 20 heures Une bonne guerre nucléaire Une grave crise pétrolière L'arme à l'œil, larme à la main Protège moi des Sarrasins Des hordes de gueux sanguinaires Qui attendent à nos frontières Prêts à tuer femmes et enfants A mettre à feu et à sang Notre beau pays si beau La tour Eiffel, Jean-Pierre Pernault Fais-moi peur… Au sommaire comme tous les soirs Précarité et désespoir Taux de chômage astronomique Et grave crise économique Le Président, le regard triste Dit qu'il faut faire des sacrifices Travailler plus, vivre comme un con C'est sûrement ça la solution Allez prend ce qu'on te donne et tais-toi Et estime-toi heureux comme ça Il faudra bien rembourser Ton emprunt immobilier Fais-moi peur… Avec ma retraite complémentaire Mes cinq minutes de marche par jour Mon hygiène de vie exemplaire J'ai encore de beaux jours Mais avachi devant la télé Le journal télévisé Jean-Pierre Pernault, saint-patron des cons Donne-moi l'absolution Un pédophile libéré Est ce que j'ai bien fermé à clefs ? Une bande de kamikazes Est ce que j'ai bien fermé le gaz ? Et l'épicier en bas de chez moi La branche armée d'Al-Qaida Deux roumains dans le métro Je surveille mon sac a dos L'air chafouin de mes mioches Faudrait pas qu'ils me fassent les poches Le sourire triste de ma femme A-t-elle déjà eu un orgasme ? Et ma gueule devant la glace... Et ma gueule devant la glace... Fais-moi peur…
10.
3870 secondes et des poussières Un peu longues J'attends seul sur le sofa L'horloge du salon n'avance pas. Un paquet de cigarettes, du Maurier Des allumettes O met quand même pas trois heures A rentrer du dépaneur Le retour a la maison D'habitude, c'est pas si long. 3970 secondes et des poussières Un peu trop longues J'entends déjà tes pas arriver Mais rien ne bouge dans l'entrée. T'as peut-être croisé ta copine Ou le fils de la voisine Qui t'a emmené faire un tour Avec sa petite gueule d'amour Moi je rumine mes idées noires J'imagine les pires histoires 4280 secondes et des poussières Vraiment longues J'entends au loin hurler les sirènes T'as gagné, j'ai la chienne De te revoir en portrait Sur une petite pinte de lait Si t'arrives dans une seconde Je t'embrasse et je te gronde T'en fais vraiment qu'à ta tête J'ai même plus de cigarettes
11.
Je suis seul sur la Terre Accroché à mon réverbère Tour de contrôle, je suis perdu Major Tom, où es-tu? Y a pas d´ vaisseau spatial Dans ma tête, y a même plus d´étoiles Sous mes yeux, c´est tout noir Ma vie, c´est qu´ des bobards Et je m´invente des amis De surprise partie Des jeunes filles en nage Qui dansent dans mon garage Je suis bien dans ma tête On est plein, c´est la fête Il y a des cafards dans ma raison Des araignées au plafond Des chèvres de monsieur Seguin Accrochées à tous les jardins Qui cherchent une plage Sous l´herbe, les alpages Un vert un peu plus vert Et d´autres réverbères J´ n´en fais qu´à ma tête Comme la petite Blanchette Tous les loups affamés Je n´en ferai qu´une bouchée Je suis bien dans ma tête On est plein, c´est la fête Je suis invincible, ce matin Je n´ai plus peur de rien Accroché à mon réverbère Je défie la terre entière Allez, cogne-moi la tête contre les murs Tu verras comme elle est dure Fais-moi tournoyer Comme un pitbull enragé Je m´envolerai doucement Sur mon tapis volant Salut à tous les terriens À la chèvre de monsieur Seguin
12.
Mes amis sont partis pour le purgatoire J'attends mon tour en patientant Pour m'occuper, je raconte d'horribles histoires A des monstres ventripotents Comme tous le monde, j'ai caché les miens sous le lit Entre des livres un peu coquin Les filles nues se transforment en monstres la nuit Elles danseronnt jusqu'au matin En attendant le purgatoire, je fais mon mieux Pour gâcher ma vie Je danse tous le soir du mieux que je peux Sur des cubes au "Paradis" Mes amis sont partis pour le purgatoire Drôle d'endroit pour investir Les enfants joueront en sûreté sur les trottoirs En rêvant de partir Moi, je vis loin de la, entouré de gens beaux Toute seule avec mes dents pourries Les vies la nuit, sont toujours bien comme il faut On s'y ennuie aussi En attendant le purgatoire, je fais de mon mieux Pour gâcher ma vie Les vie sans histoires ne sont pas celles que l'on veut Pour danser au "Paradis" Mes amis sont parti pour le purgatoire J'y retournerais demain S'il n'est pas trop tard Enfin, enfin...
13.
D DMaj7 J´ai fait bien des voyages G D Aux allures de naufrages G Traversé bien des mers D La tête à l´envers Dégueulé mes boyaux Sur le bord d´un cargo On fait moins le fier Quand on a le mal de mer Bm A Moi qui me voyais G D Voyageur élégant G À la Ernest Hemingway D J´avais du vomi plein les dents Mais le style aventurier Désolé, je l´avais pas Je puais des pieds Et j´avais les cheveux gras Sur une plage tropicale Belle comme une carte postale À l´ombre d´un cocotier Voir le soleil se coucher Paysage idyllique Si on oublie les moustiques Les mukafus affamés Et les déchets échoués Dans des hôtels miteux Je me suis fait des amis Des cafards affectueux Des punaises, des souris Couvert de boutons Je comptais les araignées Que j´avais au plafond Bien accrochées J´ai même vendu mon âme Pour les bras d´une femme Un peu trop joyeuse Pour être vraiment sérieuse Une fille de mauvaise vie Oui, mais de bonne compagnie Qui m´a vidé d´ ma monnaie Pendant que je dormais Avec mon cœur d´artichaut À la place du cerveau Je suis tombé, ça craint Amoureux d´une putain Je suis un mac au grand cœur Un séducteur de pays chaud Mais est-ce bien la chaleur Qui me rend soudain si beau? Et quand j´en aurai marre De changer tous les soirs De femme et de lit Je reviendrai au pays Pour me retrouver Me ressourcer, rassasié Mais dans le fond de mon lit, Mon Dieu, comme je m´ennuie! Je vendrai ce confort Ces choses qui ne servent à rien Pour revenir au Port Et repartir demain Retrouver un instant La douceur des alizés Le goût enivrant De la liberté

about

Premier indice : l’emballage de Un Été Caniculaire, parfaitement connoté années soixante, précise que ce disque peut être utilisé avec un lecteur mono. Deuxième indice : l’artiste se déclare prêt à offrir une bière à ceux qui tenteraient de négocier sur Internet un exemplaire réservé à la presse de cet album. Troisième indice : une chanson légère (« Tant de chiens ») peut toujours en cacher une autre, plus sinistre (« Monsieur Berger », terrible comme un poème de Jacques Prévert, et où une fleur bleue carnivore fait écho à la fleur bleue contondante de l’immense Boby Lapointe).

Deux ans après la distribution nationale – et le succès qui l’a accompagné – de « Petit rasta », Monsieur Roux, ou Mr. RouX, bref, le groupe réuni autour du Rennais Erwan Roux, nous promet que l’été sera chaud. Pour ce, on a briqué ukulélé, banjo, harmonica, et autre guitare acoustique, accrédité que l’Amérique n’est jamais très éloignée si on nage longtemps dans sa tradition musicale, et plongé les textes dans l’acidité d’un journalisme d’opinion. Car l’apparence convenable du garçon (et sa douce voix râpeuse) ne fait illusion que jusqu’au premier refrain, et l’affirmation que les Marie-Chantal ne sont jamais très étrangères aux Marie-Salope.

L’univers de Monsieur Roux s’approche alors à bout touchant des mélodies d’un Thomas Fersen (« Dans la lune »), de la raucité haletante d’Hugues Aufray, voire de l’imaginaire d’un Brassens (il y a quelque chose des imbéciles heureux nés quelque part dans « C’Était mieux avant »). Dans le drôle défilé des drôles de personnages de ces chansons, se bousculent le Major Tom de Bowie (« Des araignées au plafond »), quelques révérences aux Beatles (l’introduction et les arpèges de guitare de « Bienvenue au paradis », en réminiscence de « Strawberry Fields Forever »), et le grasseyement brinquebalant de Tom Waits.

Puisque c’est de là que l’on vient tous, même si, comme le rappelle chaque vers, on ne sait pas où l’on va. Puis, on rend bien vite au Breton ce qui lui appartient : la perception aiguë de ces gens de peu qui votent utile, toutes ambitions éteintes, sa défiance extrême face à la société du spectacle (hilarant « Le Cowboy bling bling »), et la pudeur face aux histoires d’amour, qui finissent mal, en général (« 3870 secondes », ou la ballade de la femme qui, un jour, ne rentre pas à la maison).

L’album s’achève avec l’évocation de ces voyages un peu dérisoires, et tellement enchanteurs, à l’issue desquels on finit toujours par se retrouver à son point de départ. Voilà : sans bastingage ni ceinture de sécurité, Un Été Caniculaire offre un beau voyage, au royaume d’un talent discret de la chanson francophone, pudique et incisif comme un futur grand.

Christian Larrède - Music Story

credits

released June 10, 2009

Enregistré en novembre 2008 au Studio Rising Sun à Brussels.
Réalisé par Bruno Green. Prises de son par Erik Orthuon

Guitares électriques, acoustiques, mandoline, ukulélé, banjo, choeurs : Bertrant Thepaut
Batterie, percussions, choeurs : Mathieu Lésiard
Contrebasse, choeurs : Kevin Gravier
Guitare électrique, acoustique, claviers, voix : Erwan Roux
Piano, orgues : Thomas Schaettel

license

all rights reserved

tags

about

Monsieur Roux Rennes, France

Achetez et téléchargez ici l'intégralité des chansons de Monsieur Roux. Directement du producteur au consommateur.

contact / help

Contact Monsieur Roux

Streaming and
Download help

Redeem code

Report this album or account

If you like Monsieur Roux, you may also like: